ELODIE CARTIER MILLON
Libre Argile
Marseille, FRANCE
"L'argile comme ancre d'âme, le thé comme encre d'âme."
Elodie est céramiste spécialisée dans les céramiques pour le thé. Elle vient des Alpes françaises et a passé son enfance à collectionner les pierres, les mains dans la terre. Après son diplôme aux Beaux-Arts de Grenoble, elle part à Lyon où elle passe 11 ans, obtient son master de recherches cinématographiques et travaille pendant 7 ans à l'Institut Lumière, cinémathèque de Lyon.
Le grand tournant arrive en 2020 lorsqu'elle décide de s'installer avec son compagnon à Marseille, où elle passe son CAP tournage en série, à l'Ecole de Céramique de Provence à Aubagne. Depuis, elle travaille à Marseille dans le monde du thé et partage un magnifique atelier appelé Degrés Céramique dans le quartier du Camas.
Elle aime cette ville car c'est la porte du nord du royaume méditerranéen d'où viennent ses racines. Sa grand-mère était une âme sarde pleine de dignité et d'humilité. Elle pense toujours à ces valeurs qu'elle essaie d'incarner pour s'améliorer.
Elodie est la fondatrice de Libre-Argile, un jeu de mots avec l'expression « Libre arbitre ». Elle a choisi cette voie parce que la vie est trop courte pour la peur. Et ne pas devenir soi-même serait un énorme regret pour son dernier jour.
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La valeur dans les détails
La céramique d'Elodie : savoir-faire, créativité et amélioration constante
Toutes les céramiques d'Elodie sont réalisées par elle-même dans son atelier à Marseille qu'elle partage avec une amie céramiste, Lina.
Son outil principal est le tour électrique. Elle utilise uniquement du grès comme argile, avec différentes teintes: blanche, beige et rouge. Elle cuit ses céramiques à deux reprises dans un four électrique. D'abord à 980°C, puis elle émaille ses piéces at les remet au four à 1280°C.
Pour une théière, qui est sa spécialité, il lui faut 1 mois de travail (en même temps que la production en cours, afin d’avoir suffisamment de pièces pour remplir le four),
de la boule d'argile au produit final. Elle fait maximum 4 théières en même temps. C’est la pièce la plus difficile à réaliser en céramique en raison de toutes les exigences qu’elle demande. Chaque étape peut être fatale, jusqu'au dernier moment à la sortie du four. C'est tout ce suspense et la technicité que cette piéce demande qui fait qu'Elodie aime son métier.
Elle prépare également ses propres émaux. Elle fait des recherches pendant des mois pour trouver quelle consistance et quelle couleur elle souhaite. C’est un calcul fascinant, et chimique avant tout.
Pour toujours se perfectionner elle suit chaque année une formation en recherche sur les émaux ou dans d'autres techniques céramiques.
La beauté et la polyvalence du grès
Le grès est son argile préférée. Non seulement doux et agréable à travailler, et elle aime le fait de pouvoir réaliser des pièces très fines et légères mais toujours très solides.
Le grès est moins fragile que la faïence et moins cher que la porcelaine. Vous pouvez toujours l'utiliser, changer d'avis et le remettre dans l'eau pour refaire une pâte d’argile qui sera réutilisée pour tourner d’autre pièces une fois la consistance souhaitée obtenue. Pas de déchets.
Sources d'inspiration : les théières Yixing, l'Art nouveau et l'art des émaux faits maison
L'inspiration vient de plusieurs chemins. Premièrement : les théières Yixing. Yixing est la capitale des théières en Chine et après avoir rencontré le spécialiste français des théières de Yixing Patrice Valfré, Elodie est devenue une très grande fan de l'art merveilleux de ces théières.
Deuxièmement : le style Art Nouveau. Parfois, elle aime mettre des anses très élancées et des courbes sur ses céramiques en raison de sa fascination pour cette période de l'art et de sa relation avec la nature.
Enfin, une grande part de l'identité de Libre-Argile réside dans le fait que tous les émaux sont entièrement réalisés de A à Z. La moitié du temps de travail d'Elodie est consacrée aux recherches d'émaux basées sur les recherches de Daniel De Montmollin.
Pratiquant également les cérémonies chanoyu avec un maître du thé japonais et suivant des cours d'histoire du thé à l'Université du temps libre de Marseille, Elodie considère la céramique et le thé comme des jumeaux.
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